Analyse de discours: concepts, démarches et pratique
Exercice 1
Libération, 18/12/2010 à 00h00
La tablette tactile, ovni star de Noël
Enquête
Créé et entraîné par l’iPad, le marché de ce nouvel objet numérique devrait
exploser pour les fêtes et pourrait modifier en profondeur nos profils
technologiques.
Par CATHERINE MAUSSION
Ce devrait être la coqueluche des branchés à Noël. Une sorte d’ovni
débarquant au pied du sapin. L’iPad - pardon, la tablette tactile - après son
entrée fracassante sur le marché, en mai dernier, est en train de bousculer
l’univers des objets qui permettent de se connecter à Internet, allant du
téléphone mobile à l’ordinateur familial. Il brouille les frontières et
déstabilise les usages. Et surtout, il est en train de déclencher dans son
sillage une épidémie de vocations. Alors même que le père Noël n’a le choix
qu’entre une demi-douzaine de modèles, les tablettes devraient se hisser, selon
l’institut GFK, dans le top 10 des plus fortes dépenses en matière de high tech
à Noël. Certes, elles resteront loin derrière les écrans plats, les
micro-ordinateurs ou les appareils photos numériques, abonnés comme l’an
dernier aux trois premiers rangs sous le sapin. Mais il s’agit tout de même
d’«une vraie révolution» assure, François Klipfel, directeur chez GFK et
spécialiste du marché : «Aucun produit nouveau n’a connu à son lancement
pareille ascension, pas même le GPS, qui avait démarré très fort, ou l’appareil
photo numérique.» Il devrait se vendre ainsi 450 000 tablettes en 2010, (dont
une grosse majorité d’iPads…), au terme de sept mois seulement de
commercialisation. Un record, même si ces volumes restent faibles par rapport
aux 20 millions de téléphones mobiles (40 fois plus) qui se seront écoulés en
France en 2010.
Hybride. A l’origine de ce démarrage fulgurant, le buzz d’Apple, presque aussi
efficace que le produit lui-même. Celui-ci séduit mais il dérange aussi. D’abord
qu’est-ce qu’une tablette tactile ? «C’est le chaînon manquant entre le Netbook
(le mini-ordinateur portable) et le smartphone (le téléphone mobile connecté à
Internet)», explique le spécialiste. Une sorte d’hybride entre l’ordinateur et
le smartphone, et qui se décline dans tous les poids et toutes les tailles
d’écran. On trouve aussi bien, dans cette famille, l’iPad avec son écran de 10
pouces, qui vient chatouiller les Netbook, que des modèles comme ceux d’Archos,
qui louchent vers le smartphone. D’où la difficulté des vendeurs à positionner
le produit.
Chez Darty, à Paris, place de la République, quand vous prononcez le mot tablette, on vous envoie aux quatre coins du magasin. La Galaxy Tab (Samsung) est rangée tout près de l’entrée, avec les téléphones mobiles. La gamme du fabricant concepteur français Archos est au fond, avec les MP3. Tandis que l’iPad trône sur une console piédestal à part : chez Apple, on ne se mélange pas. Pareille dispersion n’aide pas à comprendre le produit.
A la Fnac, Lionel Jarlan, directeur du développement et des ventes,
reconnaît que la tablette «nécessite une expérience». «Les gens ne savent pas
trop ce qu’ils recherchent», et cela génère «une très grosse fréquentation en
magasin». Ils veulent voir et toucher l’objet. Et la Fnac a dû démultiplier les
points d’exposition, alors même que le choix de tablettes ne se décline à Noël
qu’entre quatre constructeurs (Apple, Samsung, Toshiba, Archos) et à peine davantage
de modèles. Beaucoup déchantent aussi devant l’iPad : «ils arrivent avec une
vision de l’Ipad facile à connecter» et ils découvrent qu’il n’a ni prise USB,
ni sortie vidéo HD, ni lecteur de carte photo, qu’on est obligé de passer par
iTunes pour les films ou la vidéo et qu’il ne sait pas traiter la haute
résolution. «La gestion des films est très contrainte», reconnaît-on à la Fnac,
«et c’est vécu souvent comme une limite», sauf à accepter de basculer dans
l’écosystème d’Apple. A l’opposé, les choix d’Archos et de Toshiba sont
beaucoup plus ouverts.
Nouveautés. Avec ou sans connexion 3G ? C’est l’autre dilemme des candidats à l’achat. En fait, constate-t-on à la Fnac, la tablette est surtout utilisée à la maison où il y a le wi-fi, et l’«on voit des gens revenir qui regrettent d’avoir pris un abonnement». Orange et SFR se sont rués pourtant sur les tablettes pour subventionner l’engin. La Samsung Galaxy Tab est proposée ainsi chez Darty à 690 euros nue, mais à 199 euros si on souscrit un forfait chez Orange, à 40 euros par mois minimum pendant douze mois. Soit une facture au bout de l’année de 679 euros. Peu ou prou le prix de la tablette sans abonnement…
C’est le moment d’attendre. Le conseil est donné par la revue 60
millions de consommateurs dans son guide des cadeaux numériques, sorti pour
Noël. De fait, un tsunami de modèles et de concepts (LG, Motorola, Asus, MSI…)
sont attendus la première semaine de janvier, à la grande foire mondiale du
high-tech, le CES de Las Vegas. Blackberry ou Acer ont annoncé des tablettes
pour le début 2011. Et Google pourrait sortir aussi la sienne. Pour l’iPad 2,
il faudra patienter jusqu’en juin. Les fans vont-ils tenir jusque-là ?
Consigne
1 Dégager le genre de discours et le type de discours, l’auteur, la source
2. Faites l’analyse du paradigme désignationnel que vous pouvez relever dans le
texte ci-dessus.
3. En choisissant le/les mot(s)-clé(s), vous pourrez vous interroger sur les
notions de dénomination et de désignation.
4. Le relevé sera l’occasion de souligner les marques linguistiques qui vous
permettent de constituer un paradigme désignationnel. Vous montrerez aussi les
relations sémantiques qui sont utilisées entre le mot-clé et les différentes
désignations (hyperonymie, métaphore…).
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Exercice 2
Elle, 12/06/2000, « La trottinette à toute allure », N. Dupuis
Plus que les soldes, le dernier Bruce Willis ou le pashmina d’été, elle fait courir le monde ces derniers temps, et pas seulement celui des branchés. L’objet de toutes les convoitises est en aluminium, pèse moins de trois kilos, se plie facilement et répond au doux nom désuet de trottinette. A en croire les spécialistes, plus qu’un phénomène, c’est un raz-de-marée. Pour Eric Gros, responsable du magasin Hawaï Surf, le premier à avoir importé la petite merveille sur le sol français, « c’est de la folie. Tout le monde en veut, et pas seulement les trentenaires branchés. Enfants, parents, jeunes, vieux… la « patinette » séduit toutes les couches de la population ». Pour preuve, il s’en vend environ trente par semaine. « Il suffit que quelqu’un parte avec sa trottinette, il ne fera pas deux cents mètres sans qu’on l’arrête pour lui demander où ça s’achète et comment ça marche ! » Le produit a tout pour plaire : stylé, léger, écolo, pratique, maniable et même pliable, tout le monde peut s’en servir. Les cadres s’y hissent sans abîmer leur costume et les parents peuvent enfin accompagner leurs enfants dans leurs balades dominicales. Même son de cloche chez Go Sport, qui avoue être totalement dépassé par l’engouement suscité par cette planche à roulettes du deuxième millénaire. « Les gens viennent pour se renseigner et repartent avec leur trottinette sous le bras. Du coup, on frise la rupture de stock, raconte Arnaud, responsable du rayon. Le modèle le plus prisé : la micro-skate en aluminium à 999 F. A chaque parution dans un magazine, je reçois cinquante coups de fil ! » C’est Wim Oubuter, un Suisse plutôt malin, qui l’a remise au goût du jour, il y a un peu plus d’un an. Il vend, dans un premier temps, le brevet d’une trottinette à trois roues au spécialiste du roller K2, avant d’en élaborer une nouvelle à deux roues, sous son propre nom. Résultat : 700 000 engins vendus en six mois. Pour Vincent Grégoire, spécialiste des tendances chez Nelly Rodi, « la trottinette est le nouveau kit urbain de survie. Toujours dans la tendance nomade, multifonctionnelle, elle se fonde dans la fluidité de la vie urbaine. Sans oublier son côté quelque peu régressif : c’est un rappel nostalgique des premiers jeux d’enfance. On aime le décalage entre une journée stressante du bureau et la simili-régression qui consiste à monter sur sa trottinette dès sa sortie. Encore plus appréciable, l’idée d’un nouveau moyen de transport qui allie le sentiment de liberté et l’impression de ne pas se fondre dans la masse.
Consigne
(i) Pour construire votre analyse, détectez :
- le mot-clé et ses contextes
- les marqueurs de reformulation (les virgules, les parenthèses, le verbe être, où, c’est-à-dire…)
- et la nature de ces formulations
(ii) Vers l’interprétation :
- Y a-t-il plusieurs dénominations ?
- Sont-elles toutes sur le même plan ?
(iii) Plus encore,
- Quelle définition contemporaine pour « trottinette » ?
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Exercice3
Seagate Wirless Plus: un disque dur nomade et autonome
Seagate dégaine un nouveau disque dur portable baptisé le Wireless Plus. Le nouveau dispositif de stockage du fabricant est un appareil WiFi à destination des utilisateurs nomades. Il permet de stocker jusqu'à 1 To de données et de partager son contenu avec plusieurs terminaux mobiles (jusqu'à huit maximum), qu'il s'agisse de tablettes, de smartphones, de notebooks, ou autres... Un moyen facile donc d'étendre la capacité de stockage de n'importe quel terminal mobile du marché...
Afin que les utilisateurs du Wireless Plus puissent accéder au contenu qu'il contient et ce dans n'importe quelle condition (en voyage par exemple, ou dans les transports...) le constructeur l'a doté d'une batterie qui lui permet de fonctionner de façon totalement autonome durant 10 heures. Le Wireless Plus dispose également d'une interface USB 3.0 SuperSpeed qui, une fois reliée au port usb d'un ordinateur, servira à remplir le disque dur de n'importe quel type de contenus multimédia : des photos, des vidéos, de la musique, etc..
Notons que pour parcourir le disque dur depuis son appareil Apple iOS, Android ou Kindle Fire HD, il est nécessaire de télécharger et d'installer l'application "Seagate Media" disponible sur les différentes plateformes de téléchargements dédiées. Vous trouverez la version pour iPhone, iPad et iPod Touch, la version pour Android et la version pour les tablettes Kindle d'Amazon.
Le Seagate Wireless Plus est disponible Outre Atlantique au prix de 200 dollars. Il devrait arriver d'ici peu en France à un tarif similaire, soit 200 euros environ.
Consigne
(i) Pour construire votre analyse, observez :
- le mot-clé et ses contextes
- y a-t-il des marqueurs de reformulation (les virgules, les parenthèses, le verbe être, où, c’est-à-dire…)
- de quelles natures sont les reformulations recueillies ?
(ii) Vers l’interprétation :
- Y a-t-il plusieurs dénominations ?
- Sont-elles toutes sur le même plan ?
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Exercice 4
"L'Air" détend...
Si, comme beaucoup le disent, la publicité est le baromètre de nos états d’âme, alors il semble que nous allions mieux.
Ou plus mal.
Prenons comme indice le lancement du nouveau parfum de Nina Ricci, qui pourrait bien avoir inventé un nouveau genre : le feelgood perfume, de la même façon qu’Hollywood a inventé les feelgood movies.
La Marque octogénaire connaît depuis le spectaculaire succès en 2006 de « Nina » un renouveau qu’il convient de saluer. Produits attrayants et qualitatifs, stratégie claire et pertinente, communication impeccable, tous ces éléments se combinent pour redonner une belle vitalité à la vieille demoiselle.
Avec L’Air, Ricci revisite à son tour son grand parfum classique et comme d’autres avant elle, elle le fait plutôt bien. Le célèbre flacon aux colombes de 1951 est réinterprété en verre sablé, le jus est plaisant et le nom est parfait dans son évidente simplicité.
Mais la grande réussite de ce lancement, c’est son film publicitaire. Avec une série de saynètes rythmées par des « cartons » légèrement décalés sur une bande-son du Velvet Underground, celui-ci se situe par sa musique dans les seventies, par ses images dans les sixties et par sa signature dans les fifties, et ce n’est certainement pas par hasard.
Nous voilà transportés en plein dans les Trente Glorieuses, période insouciante, période de confiance absolue en l’avenir et en même temps d’affirmation de la liberté des femmes. Un âge d’or dont les futures acheteuses de l’Air sont nostalgiques sans même l’avoir connu, humant avec délice un parfum de Nouvelle Vague.
A l’évidence, la Marque a visé juste encore une fois avec ces délicats Polaroïds au moment où le moral ambiant n’est peut-être pas si bon que cela…
L’Air, un Feelgood perfume ? Peut-être. Mais demande-t-on autre chose à un parfum ?
Hervé Mathieu – Fragrance Forward
Consigne
(i) Pour construire votre analyse, observez :
- le mot-clé et ses contextes
- y a-t-il des marqueurs de reformulation (les virgules, les parenthèses, le verbe être, où, c’est-à-dire…)
- de quelles natures sont les reformulations recueillies ?
(ii) Vers l’interprétation :
- Y a-t-il plusieurs dénominations ?
- Sont-elles toutes sur le même plan ?
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Exercice 5
Extrait du discours de Martin Luther King, le 28 aout 1963 :
Je peux vous dire aujourd'hui, mes amis, qu'en dépit des difficultés et des frustrations actuelles, j'ai quand même fait un rêve. C'est un rêve profondément enraciné dans le rêve Américain.
J'ai fait un rêve, qu'un jour, cette nation se lèvera et vivra la vraie signification de sa croyance :
"Nous tenons ces vérités comme évidentes : que tous les hommes naissent égaux."
J'ai fait un rêve, qu'un jour, sur les collines de terre rouge de la Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d'esclaves pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité.
J'ai fait un rêve, qu'un jour même l'état du Mississippi, un désert étouffant d'injustice et d'oppression, sera transformé en un oasis de liberté et de justice.
J'ai fait un rêve, que mes quatre enfants habiteront un jour une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur leur comportement.
J'ai fait un rêve aujourd'hui.
J'ai fait un rêve, qu'un jour l'état de l'Alabama, dont le gouverneur actuel n'a à la bouche que les mots d'interposition et d'invalidation, sera transformé en un endroit où les petits garçons et les petites filles noirs pourront prendre la main des petits garçons et des petites filles blancs et marcher ensemble comme frères et sœurs.
J'ai fait un rêve aujourd'hui.
Questions
1 Déterminez le genre de discours et le type de discours, l’auteur, la source
2. Faites l’analyse du paradigme désignationnel que vous pouvez relever dans le texte ci-dessus.
3. Le relevé sera l’occasion de souligner les marques linguistiques qui vous permettent de constituer un paradigme désignationnel. Vous montrerez aussi les relations sémantiques qui sont utilisées entre le mot-clé et les différentes désignations (hyperonymie, métaphore…).
4 En choisissant le/les mot(s)-clé(s), vous pourrez vous interroger sur les notions de dénomination et de désignation.